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Chère BienMangeuse, cher BienMangeur,
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Je ne peux pas vous parler des régimes, du surpoids et de l’évasion des kilos sans évoquer les hormones qui sont un partenaire obligatoire du processus d'amaigrissement dont il convient de connaître le mode d’emploi.
Je vous entends très souvent m’interroger sur votre statut hormonal histoire de contrôler votre surpoids. Hormones thyroïdiennes, insuline, oestrogènes… Voyons cela de plus près, vous allez mieux comprendre.
Hormones et prise de poid : l’exemple de la thyroïde
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Souvent se cache l’espoir que la surcharge pondérale provient d’un dérèglement des hormones, donc d’une cause médicale claire et aisée à traiter, plutôt que d’un motif psychologique moins facile à résoudre.
Pour vous aider à avancer sur le sujet, approfondissons la question sur les 7 hormones suivantes :
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les hormones thyroïdiennes,
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les oestrogènes,
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la testostérone,
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l’insuline,
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la leptine,
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la ghréline
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et la DHEA.
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La glande thyroïde
Il est vrai qu'une thyroïde mal équilibrée peut induire une prise de poids ou gêner la perte de poids, mais une fois votre taux de TSH stabilisé (contrôlé par prise de sang), vous vous retrouvez quasiment dans la même situation que quelqu'un qui n'aurait pas de trouble thyroïdien.
A la suite du diagnostic, un médicament est prescrit par le médecin traitant comme traitement substitutif pour remplacer la thyroxine naturelle lorsque celle-ci n'est plus sécrétée en quantité suffisante par la thyroïde.
L’hypothyroïdie peut provoquer une prise de poids. A l’inverse, autrefois, les médecins prescrivaient à leurs patients des hormones thyroïdiennes.
Réguler la glande thyroïdienne pour permettre la perte de poids
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Le but était de les faire maigrir en provoquant une hyperthyroïdie, c’est-à-dire une augmentation de la consommation d’énergie artificielle qui était en fait une maladie.
Lorsque cette sécrétion est bien stabilisée, la perte de poids reprend un cours normal.
Les oestrogenes
Les oestrogènes administrés chez les femmes ont un effet “grossissant” parce qu’ils entraînent une augmentation des réserves d’eau, de l’appétit, plus qu’un stockage de la graisse.
Mais il n’est pas nécessaire de stopper les traitements avant d’entreprendre un régime, car on arrive à faire maigrir des femmes recevant ce type de médicaments.
En revanche, il faut s'en méfier en cas de taux de masse grasse corporelle vraiment très élevé, car la graisse a la capacité de sécréter des oestrogènes qui s'additionnent aux médicaments.
Autrement dit, à la ménopause, en cas de kilos superflus, il est utile d’informer son médecin et de faire des dosages sanguins vérifiant la nécessité de prendre ou pas les fameux traitements substitutifs.
La testostérone
Elle est souvent utilisée par les adeptes de la musculation pour augmenter le volume musculaire.
Or son effet est temporaire, dangereux, et accroît la masse grasse, difficile à faire disparaître si l’on arrête ce sport.
La testostérone, une hormone masculine importante aussi chez la femme
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En revanche, il n’existe pas de maladie provoquant une augmentation de testostérone et entraînant un surpoids.
L’insuline
On parle régulièrement d’insuline dans les régimes. Certaines personnes affirment même que le surpoids est dû à un défaut de régulation de l’hormone insuline et élaborent des régimes particuliers à partir de théories fumeuses liées à “l’insulinorésistance”.
Or ce genre de problèmes touche seulement les diabétiques, qui, lorsqu’ils sont en surpoids, se retrouvent avec une insuline inefficace ne leur permettant pas d’utiliser le sucre consommé comme alimentation des muscles ou du métabolisme quotidien.
Le cercle vicieux est alors enclenché : diabète, prise de poids, inefficacité de l’insuline, stockage des sucres sous forme de graisse. En régulant le poids, on améliore la glycémie et les traitement anti-diabétiques nécessitent une adaptation.
En fait, pendant plus de 15 ans on a attribué à l’insuline un rôle joué par une hormone beaucoup plus intéressante : la leptine.
La leptine
Voici une vingtaine d’années, des scientifiques ont découvert une hormone, la leptine, élaborée par le tissu adipeux, proportionnelle à sa masse, ayant pour fonction d’informer le cerveau de la quantité de graisse contenue dans l’organisme.
Beaucoup ont alors pensé que cette hormone avait la capacité de réduire la consommation alimentaire des sujets génétiquement normaux.
La leptine : sécrétée pendant votre sommeil, elle limiterait les sensations de faim
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Hélas, même si la sécrétion de leptine envoie des signaux indiquant la quantité de graisse, cela ne suffit en rien à stopper les prises alimentaires.
Ainsi, malgré notre désir de simplifier les situations, il y a bien, dans une prise de poids, d’un côté des facteurs métaboliques et, de l’autre, des influences sociétales et psychologiques.
Et j’ajouterais même de plus en plus des facteurs environnementaux.
La grhéline
Cinq ans après la découverte de la leptine, une équipe scientifique japonaise mettait au jour une autre hormone, la ghréline, au rôle inverse. Autrement dit, elle augmente notre appétit afin d’accroître nos réserves de graisse.
De quoi attester une nouvelle fois de la subtilité du corps humain, qui possède des mécanismes de régulation à la fois positive et négative.
La grhéline, une hormone stimulant vos sensations de faim
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Seul fait notable concernant cette hormone : la privation de sommeil entraîne une augmentation de sa quantité dans le sang. Il était donc tentant d’établir une relation entre la diminution des heures de sommeil et l’accroissement du poids.
Pourtant, celle-ci n’a pas été totalement démontrée.
Nous savons juste qu’il existe un lien entre les cycles nuit/jour – plus exactement ensoleillement/obscurité – et la prise ou la perte de kilos, mais les mécanismes du poids sont si complexes qu’il s’avère très délicat d’en privilégier un plutôt qu’un autre.
Enfin, n’oublions pas de mentionner les neurotransmetteurs, substances qui circulent dans le cerveau avec le pouvoir d’agir sur la stimulation nerveuse des hormones, mais aussi du centre de l’appétit et de la satiété – ce qui incite les scientifiques à mettre en relation stress et prise de poids1.
La DHEA
Pour conclure cette lettre, je vais m’autoriser une petite digression autour d’un produit très à la mode voici quelques années, la DHEA.
Son inventeur, le professeur Étienne-Émile Beaulieu, considère que les hommes, après la cinquantaine, et parfois les femmes, souffrent d’un déficit de cette substance, carence qui expliquerait une partie des stockages de la graisse abdominale ainsi que le ralentissement général d’activité.
La graisse abdominale : un déficit en DHEA ?
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Si cette théorie n’a jamais été prouvée scientifiquement, je peux témoigner, pour avoir entendu les personnes qui en prenaient, qu’elles observaient réellement une diminution de leur sensation de faim associée à une augmentation de leur musculature.
Qu’en est-il exactement ? La science ne peut nous répondre aujourd’hui, mais en cas de déficit constaté sur un dosage sanguin, pourquoi ne pas essayer ?
En conclusion, même si nous souhaitons relier le problème du surpoids à l’équilibre subtil entre les différentes hormones, les neurotransmetteurs et les troubles de la régulation de l’appétit, nous n’avons obtenu ni proposition de traitement ni médicament susceptible de modifier la situation.
A contrario, cela signifie que, pour maigrir efficacement, il faut être en bonne santé, bénéficier d’une circulation hormonale satisfaisante, et vérifier qu’il n’existe pas de maladie sous-jacente.
En cas de problème de santé, la perte de poids reste possible. Elle demande alors une personnalisation plus forte du régime et un accompagnement régulier, comme nous le faisons sur Savoir Maigrir.
Allez plus loin avec cette courte vidéo sur les effets des hormones thyroïdiennes sur la prise et/ou la perte de poids et quand vous nous rejoignerez, nous trouverons les solutions ensemble, comme nous le faisons depuis plus de 10 ans avec des milliers de personnes aussi différentes les unes des autres.
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Votre bien dévoué,
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