|
Chère BienMangeuse, cher BienMangeur,
|
“Docteur, qu’est-ce qu’il m’arrive ? Pourquoi je ne maigris plus ?” En toute franchise, voici l’une des interrogations qui terrifie les nutritionnistes. Mais comment expliquer cette stagnation inévitable, connue dans tout processus de perte de poids ?
La perte de poids n’est pas “un long fleuve tranquille”, vous allez facilement comprendre car vous allez certainement vous reconnaître dans au moins une des situations qui suivent.
Les raisons à la stagnation et les solutions qui vont avec
|
Notre organisme se divise en 3 compartiments principaux :
- |
la masse maigre (essentiellement le muscle et l’eau),
|
- |
la masse grasse,
|
- |
et les os.
|
La part la plus importante revient aux parties hydriques. La masse grasse représente environ 20 % du poids corporel, la masse minérale osseuse à peine 5 %, le reste étant le muscle et les liquides.
Le capital en graisse évolue en permanence au cours de la vie, de 14 % chez le nouveau-né à 25 % à l’âge de six mois, pour baisser avec l’apprentissage de la marche et se stabiliser à 15 % vers sept ans ; ensuite, il évolue selon notre capacité ou non à stocker de la graisse.
Balance connectée : mesurez vos différentes masses corporelles
|
Si on peut faire varier le contenu en graisse du corps par le biais de l’alimentation, les autres compartiments sont censés restés à peu près stables afin de protéger notre santé ; et ce grâce aux différents mécanismes de régulation de l’organisme.
Vous l’avez compris : le poids dépend à 80 % d’éléments impossibles à faire changer, mais à 20 % de cette graisse dont vous essayez de nous débarrasser. Ce qui explique pourquoi il peut beaucoup varier.
Si vous mangez plus salé, si vous êtes constipé, s’il y a des variations de température, si vous transpirez (ce qui va diminuer ou augmenter l’eau qui circule dans le corps)… Tout cela vous empêche dès lors de contrôler votre amaigrissement, qui doit s’effectuer seulement sur la graisse.
La rétention d’eau : une ennemie de votre perte de poids !
|
Donc, lorsque le poids ne diminue pas, il faut d’abord attendre pour bien vérifier qu’il ne s’agit pas simplement de modifications d’un des compartiments, ce qui masquerait sur la balance la vraie perte de poids, alors que le stock de graisse, lui, continue de réduire.
Un amaigrissement, ce n’est pas linéaire
Les résultats d’une méthode d’amincissement sont meilleurs au début qu’au milieu ou vers la fin, parce que, progressivement, vous dépensez de moins en moins d’énergie au fil de la perte des kilos.
Un phénomène d’autant plus difficile à gérer que, plus le régime avance, plus notre lassitude s’accroît et notre motivation se réduit. La tentation devient alors forte d’alléger le régime, ce que je ne vous recommande pas !
D’abord pour les raisons détaillées précédemment, mais aussi parce que, lorsque nous lèverons la restriction alimentaire et reviendrons à une alimentation normale, le gain de masse grasse sera à la fois plus rapide et important que celui de masse maigre.
L’effet yoyo… souvent le résultat de régimes trop restrictifs
|
Votre corps, petit épargnant, vous incitera à manger un peu plus pour retrouver les réserves perdues et restaurer son épargne. D’où la nécessité de revenir le plus doucement possible à une alimentation normale.
C’est, dans un régime, ce qui rend la stabilisation difficile, si tant est qu’elle existe. Ajoutons que plus la restriction est longue et difficile, plus elle entraîne une forte frustration, qui finira par se décompenser de manière désordonnée.
Il n’est pas rare de rencontrer des personnes ayant suivi des régimes très difficiles devenir de grands grignoteurs, avec troubles du comportement alimentaire et reprises de kilos parfois plus fortes que la perte de poids.
Sans parler des modifications des cellules graisseuses, qui, au lieu de simplement grossir, vont se multiplier, sécréter encore plus d’hormones rendant difficile la satiété, donc augmentant l’appétit.
La meilleure arme face à la stagnation : la patience et l’accompagnement
|
Voilà pourquoi certains patients, à force d’enchaîner les régimes mal conduits, n’arrivent plus ni à obtenir une perte de poids ni à stopper les prises de poids.
C’est donc à nous, médecins nutritionnistes, d’éviter ce type de problèmes en proposant des régimes astucieux et une organisation alimentaire adaptée.
La mauvaise estimation de votre prise alimentaire
Il existe une raison plus subtile expliquant votre stagnation : lorsque vous vous mettez au régime, vous pensez le respecter, vous en êtes convaincu, mais en réalité vous ne le suivez pas correctement.
Qui d’entre nous est réellement capable de dire ce qu’il a consommé trois jours auparavant, sans oublier la moindre bouchée avalée ? Personne.
Pourquoi ? Parce que nous avons construit progressivement des habitudes alimentaires, des tics, des rituels, des sensations, des connaissances la plupart du temps imprécises.
Les bonnes habitudes alimentaires… vous pensez les avoir ?
|
Pour pallier cette disparition des repères, je fais remplir à mes patients les fameux carnets alimentaires dont j’ai déjà parlé et que nous appelons Carnet Minceur sur le programme Savoir Maigrir.
Leur tenue est un exercice fastidieux certes, que je ne demande pas systématiquement du reste, mais qui s’avère très utile car cela permet de contrôler ce que l’on mange et de repérer les erreurs commises.
Sur Savoir Maigrir, votre diététicienne peut venir commenter votre carnet, dans lequel vous pouvez insérer les photos de vos repas. Je vous l’assure, c’est vraiment efficace.
Lorsque vous n’arrivez plus à maigrir, vérifiez tout ce que vous consommez et assurez-vous que vous êtes bien dans l’organisation prévue.
Des causes externes
Les médicaments, selon leur composition vont ralentir la prise de poids. Parmi les plus fréquents, on trouve :
- |
la cortisone,
|
- |
les traitements substitutifs,
|
- |
la contraception orale,
|
- |
la contraception orale,
|
- |
le lithium,
|
- |
les benzodiazépines (que ce soient les hypnotiques ou les anxiolytiques),
|
- |
les somnifères,
|
- |
beaucoup d’antidépresseurs,
|
- |
les neuroleptiques,
|
- |
et en général les médicaments agissant sur le psychisme.
|
N’oubliez pas non plus l’arrêt du tabac qui est souvent l’une des raisons mises en avant par ceux qui reprennent des kilos (entre quatre à sept kilos). Si la prise de poids est supérieure à ces chiffres, la raison est probablement liée à d’autres facteurs…
Prise de poids après l’arrêt du tabac : un mal pour un bien :)
|
La ménopause est souvent évoquée pour expliquer une prise de poids. D’un point de vue physique, elle ne pourrait entraîner qu’une augmentation de l’ordre de deux ou trois kilos, mais c’est une poussée très gênante, d’autant plus que cette période est également une phase de baisse d’activité.
Enfin, restreindre de façon significative son activité physique peut empêcher un amaigrissement, surtout si cette diminution coïncide avec le moment où vous entamez un régime.
Plus vous maintenez un état de stabilité avec la période précédente, plus les atouts du succès seront entre vos mains. C’est tout ce que nous nous efforçons de faire sur le programme Savoir Maigrir.
Du côté des solutions, il y a l’accompagnement. Vous soutenir et vous conseiller tout au long de votre perte de poids jusqu'à vous donner les clés pour vous stabiliser, c’est notre métier.
En rejoignant Savoir Maigrir, débloquez ce qui freine votre perte de poids comme je vous l’indique dans cette vidéo, et réapprenez à consommer une alimentation variée, équilibrée, bonne pour votre santé.
|
Votre bien dévoué,
|
|
|